Programme
POPAmphibien
L’appel de la nature résonne chaque année au retour du printemps, avec la symphonie des amphibiens qui reprennent vie dans nos étangs, mares et zones humides. Ces animaux, souvent discrets, sont pourtant de véritables sentinelles de la biodiversité. Pour mieux les connaître et les protéger, un programme national de suivi des amphibiens a vu le jour : le protocole POPAmphibien.
Le GON et les Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE) sont les coordinateurs dans les Hauts-de-France. Si vous êtes passionné.e de nature, amateur.trice ou professionnel.le, ce projet vous tend les bras pour devenir acteur.trice de la préservation de notre patrimoine naturel.
L’objectif : évaluer la tendance des populations des amphibiens
Pourquoi les amphibiens ? Ces animaux sont particulièrement sensibles aux changements environnementaux (changement climatique, fragmentation des habitats, maladies…), ce qui en fait des indicateurs précieux de la santé de notre environnement.
Le protocole POPAmphibien a pour ambition d’évaluer la tendance des populations, c’est-à-dire de savoir si elles sont en augmentation, en diminution ou stables.
En cliquant sur la carte ci-contre, vous verrez quelles aires sont suivies.
Comment ça marche ?
Le suivi se fait sur des aires d’échantillonnage composées d’au moins trois points d’eau (appelés sites), visités tous les deux ans. Trois passages sont effectués chaque saison, dont au moins un en nocturne, pour observer les différentes espèces et stades de développement des amphibiens.
Le premier passage, à partir de février, permet d’observer des pontes de Grenouilles rousses ou de Crapaud commun. Le deuxième passage, nocturne, vise à détecter les chants de grenouilles et de crapauds ainsi que les tritons, tandis que le troisième passage, au printemps, est dédié à la recherche des larves et à l’écoute des chants.
Les observations sont ensuite saisies dans la base GéoNature de la SHF.
Cette méthodologie rigoureuse permet d’obtenir une image précise et fiable de la présence et de l’évolution des espèces d’amphibiens.
Qui fait quoi ?
Plusieurs structures sont impliquées : la Société herpétologique de France (SHF) coordonne le programme au niveau national : c’est elle qui a créé le protocole, qui administre la base de données Géonature et analyse les résultats pour produire des bilans annuels.
Le GON et le CPIE de l’Aisne animent le réseaux de bénévoles et d’acteurs régionaux. Ils s’assurent que les relevés sur le terrain sont bien effectués et que les données sont transmises à la SHF via sa base de données. En collaboration avec des partenaires techniques et des financeurs, le GON et les CPIE veillent à la pérennité de ce programme.
Pourquoi et comment contribuer ?
La contribution à ce projet est plus qu’un simple passe-temps ; c’est un engagement en faveur de la biodiversité. En participant au protocole POPAmphibien, vous devenez un maillon essentiel de la chaîne de protection de la faune sauvage. Que vous soyez un naturaliste confirmé ou simplement un curieux de la nature, votre aide est précieuse. De plus, l’accompagnement proposé par le GON vous permettront de développer vos compétences en matière d’identification et de suivi scientifique.
Si vous souhaitez participer aux suivis du GON déjà en place, complétez le formulaire 2026.
Si vous voulez initier un suivi (attention, l’engagement se fait sur le long terme), prenez contact avec Théalie en renseignant le formulaire ci-dessous ; nous reviendrons vers vous dès que possible :
Rainette verte
Les amphibiens observés
Alyte accoucheur
Crapaud calamite
Crapaud commun
Grenouille agile
Grenouille des champs
Grenouille rousse
Grenouille verte
Pelodyte ponctué
Rainette verte
Salamandre tachetée
Triton alpestre
Triton crêté
Triton palmé
Triton ponctué
Résultats du suivi national 2023
D’après le bilan de la SHF, 517 sites ont été suivis dans les Hauts-de-France, soit une part significative des suivis réalisés à l’échelle nationale. Les résultats montrent des tendances variées selon les espèces.
Parmi les espèces concernées par le déclin au niveau national, citons le Crapaud calamite (Epidalea calamita) et le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus). Leur déclin s’explique par plusieurs facteurs, notamment la perte d’habitats et les conditions climatiques défavorables. Le Rainette verte (Hyla arborea) subit également une diminution notable, une situation qui nécessite une attention particulière pour en comprendre les causes.
En revanche, certaines espèces comme la Grenouille agile (Rana dalmatina) et le Triton alpestre (Ichthyosaura alpestris) semblent maintenir leurs populations. Ces résultats suggèrent que ces espèces bénéficient encore de conditions relativement favorables, mais cette stabilité ne doit pas nous faire baisser la garde.
Enfin, des signes encourageants sont observés pour le Crapaud commun (Bufo bufo) et les Grenouilles vertes (Pelophylax spp.), qui montrent des populations en légère hausse. Cette augmentation peut être attribuée à une combinaison de facteurs, tels que des conditions météorologiques plus favorables ou des efforts de conservation qui commencent à porter leurs fruits.
Localisation des sites POPAmphibiens suivis au moins une année entre 2008 et 2023 (extrait du bilan 2023 de la SHF)
Pour aller plus loin
- Vous trouverez sur le site de la SHF une présentation générale du programme POPAmphibien, son protocole et les bilans sur plusieurs années (dans l’onglet « bilan des analyses »). En allant tout en haut, dans l’onglet « ressources » puis « fiches techniques », vous trouverez notamment une clé d’identification simplifiée des têtards d’anoures et des larves d’urodèles ainsi qu’une clé d’identification du genre Pelophylax ainsi que le protocole d’hygiène pour éviter de transmettre des maladies aux amphibiens : cliquez ici
- La page POPAmphibien de l’union régionale des CPIE des Hauts-de-France : cliquez ici